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Novae - Une fin des temps: Naufragés Public
Nouvelle Jungle petit saut Science Fiction Tourisme

Ils reprirent leur route à travers les méandres du fleuve Sinamary, serpentant entre les arbres morts. Cà et là ils pouvaient voir, à la cime de quelques troncs, de magnifiques orchidées s'épanouir. Dans une forêt vivante, elles auraient été cachées par le feuillage. Parfois, ils évitaient soigneusement une branche hébergeant une termitière ou une fourmilière impressionnante vivant en parfaite autarcie sur son hôte. Mathias signalait les branches et obstacles dangereux, tandis que Karin scrutait l'horizon. Le ciel, d'un bleu d'azur quelques minutes plus tôt, prenait peu à peu une teinte sombre. Sa peau était couverte de perles d'eau déposées par une atmosphère saturée d'humidité. Elle prit quelques dernières photos avant de ranger son appareil dans le petit touque que lui avait prêté Edouardo.
Ce dernier vérifia que le fusil à ses pieds était bien enveloppé avant d'augmenter les gaz.
- Préparez vous à une bonne douche, prévint-il.
A peine eut-il prononcé ces mots, que l'on sentit les premières gouttes rafraîchissantes.
Cela faisait des heures qu'ils naviguaient en plein soleil sur le lac, leur baignade ne leur avait fournit qu'un court répit. Cette averse était une véritable délivrance!
Les quelques gouttes cédèrent la place à un véritable déluge, forçant Karin et Mathias à écoper afin que l'embarcation ne prenne pas trop l'eau. Ils étaient trempés jusqu'aux os. Puis une trouée bleue apparut à travers l'épais manteau nuageux qui disparut comme par enchantement aussi vite qu'il était apparu.
- J'adore ce pays, cria Mathias! J'ai l'impression de vivre dans une publicité de Tahiti douche, sans les vahinés bien sûr! A part toi, Karin, enfin non, mais en mieux, enfin tu me comprends! Après l'averse, les branches métaphoriques auxquelles il tentait de se raccrocher se révélaient bien trop glissantes, aussi, il préféra changer de sujet.
- Tiens on va croiser nos premiers inconnus. On dirait qu'ils sont sortis pêcher. Finit-il par dire.
- Je ne crois pas, répondit Edouardo. Quand on pêche, on ne fait pas des grands mouvements avec les bras et on ne crie pas. Il ouvrit le petit touque à ses pieds et en sortit ce qui ressemblait à une arme de poing. Il la glissa à l'arrière de sa ceinture en prenant soin de ne pas être visible depuis l'autre embarcation. On n'est jamais trop prudent, glissa-t-il.
Ils réduisirent leur allure pour s'approcher des nouveaux venus. Deux hommes amaigris leur faisaient signe d'approcher. Le moteur de leur pirogue en bois était relevé. L'un d'eux avait une canne à pêche rudimentaire en travers des genoux. L'autre était en train de transvaser de l'eau récoltée dans des récipients de fortune vers un jerrycan.
Mathias saisit une corde que lui envoya l'homme positionné en poupe. C'était un brésilien de petite taille, la tête ronde aux yeux écartés, vêtu d'un débardeur aux couleurs de son pays et d'un léger pantalon rapiécé. Sa barbe de trois jours laissait se découper une moustache mal taillée. Il ne devait pas avoir rencontré de savon depuis plusieurs jours, ou bien toute une vie... L'autre n'était pas d'une meilleure apparence, plus mince et ridé. Mais tous deux arboraient de larges sourires édentés, révélant quelques chicots en or.
Celui qui semblait être le plus âgé, placé à côté du moteur commença un long monologue à l'adresse des nouveaux venus. Il parlait très vite, en portugais, sans reprendre sa respiration. Edouardo le laissait parler et l'interrompait parfois par quelques mots. Ils semblaient entrer dans une sorte de négociation, l'inconnu montrant successivement son moteur et un point éloigné au fond de la jungle.
- Tu comprends ce qu'ils disent? Demanda Karin à Mathias à mi-voix.
- Non, ils parlent trop vite. Il semblerait qu'ils aient un problème mécanique. Ils nous demandent un service, mais je ne sais pas lequel...
Au bout d'une dizaine de minutes, Edouardo saisit un jerrican d'eau et le passa par dessus bord aux deux naufragés. Ils se saluèrent et il redémarra le moteur pour laisser disparaître peu à peu derrière eux les deux hommes qui saluèrent le petit groupe par de grands mouvements de bras jusqu'à ce qu'ils disparaissent derrière l'horizon.
- Qu'est-ce qui leur arrive? Demanda Mathias à Edouardo, en forçant sur sa voix pour couvrir le bruit alors qu'une nouvelle averse commençait à faire crépiter les flots.
- Ils ont heurté un tronc il y a deux jours. La goupille de leur hélice a cassé, et ils n'en ont plus de rechange. Je ne pouvais pas leur donner la notre, c'est trop risqué. Deux blancs ne survivraient pas deux jours sans eau et en mangeant du poisson cru sur le lac! Dit-il en leur adressant un clin d'oeil, tandis que des millions de gouttes de pluie couvraient la surface du lac d'autant de petits cratères éphémères.
- On va prévenir leurs amis une fois arrivés. Ca tombe bien, c'est sur notre route. Ils viendront les chercher dès qu'ils pourront. Mais nous ne devons plus perdre de temps, la nuit va bientôt tomber et il reste deux bonnes heures de navigation. Pas question de marcher dans le noir avec notre chargement.
- On va tout porter ? Demanda Mathias, inquiet.
- Non, les gens de la concession nous attendent pour transporter leur chargement. On a de l'essence, de l'huile et des pièces pour le moteur diesel. Il est en panne depuis 5 jours, c'est mauvais pour eux. On a aussi de la nourriture et quelques provisions qu'on ne trouve pas dans la forêt. Et j'espère qu'on aura un ou deux bons poissons frais pour ce soir: j'ai posé quelques lignes en partant, avec un peu de chance, on pourra remonter un aymara ou deux avant d'arriver!
Cette averse dura plus longtemps que toutes les autres, au bout d'une dizaine de minutes, ils enfilèrent leurs ponchos et K-way. Karin avait froid, malgré un thermomètre qui devait afficher 26 degrés au minimum. Elle avait hâte d'arriver, de se dégourdir les jambes, et prendre une bonne douche! La luminosité était tombée d'un coup et elle avait du mal à voir et entendre à cause de cette fichue capuche qui frottait ses oreilles et se positionnait toujours là où il ne fallait pas. La prochaine fois, elle ferait comme leur guide et opterait pour un chapeau à bords larges...

Commentaires

Afficher/cacher 1 Commentaires

2017-07-26 23:25:52 - Siegfried André
Salut à vous, lecteurs!
C'est la période des vacances, alors, j'ai un peu moins de temps pour écrire.
Mais deux chapitres sont en cours, l'un continue l'histoire de Karen et Mathias, l'autre va s'intercaler et donner une autre approche des événements.
J'espère que vous avez autant de plaisir à me lire que moi à écrire. N'hésitez pas à laisser des commentaires pour m'indiquer mes coquilles, incohérences ou les passages qui vous semblent lourds. 

Bonnes vacances à toutes et à tous!

André

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